Les conservateurs (voir note 1) ont remporté environ 230 sièges au Parlement à 290 membres. Ils ont raflé les 30 sièges de Téhéran, bastion traditionnel des réformistes. Au moins 16 candidats réformistes, dont le premier Vice-Président sortant Masoud Pezeshkian, ont été élus. Seuls sept membres de la faction Espoir (voir note 2) ont été réélus. Le nouveau Parlement a été convoqué le 27 mai et a élu l'ancien maire de Téhéran Mohammad Bagher Ghalibaf à sa présidence. Celui-ci a succédé à M. Ali Ardeshir Larijani qui occupait ce poste depuis 2008.

Plus de la moitié des 15 000 candidats ont été disqualifiés par le Conseil des gardiens (un organe composé de 12 membres, dont la moitié sont nommés par le Guide suprême, l'Ayatollah Ali Khamenei). Parmi les candidats disqualifiés figuraient environ 80 parlementaires sortants. Seuls 170 parlementaires sortants se sont présentés aux élections de 2020. Ces élections étaient les premières à se tenir après la réintroduction des sanctions américaines relatif au programme nucléaire du pays en 2018. Le principal enjeu électoral était l'économie. M. Ghalibaf a déclaré que seulement 30 pour cent des difficultés économiques étaient dues aux sanctions, critiquant ainsi les réformistes pour leur mauvaise gestion de l'économie.

Les élections de 2020 ont eu lieu dans le contexte de la pandémie de COVID-19. Le Guide suprême Ali Khamenei et le Président Hassan Rouhani ont appelé à une forte participation des électeurs. Les élections ont enregistré le taux de participation le plus faible depuis la révolution de 1979 : seuls 42,32 pour cent des quelque 58 millions d'électeurs se sont rendus aux urnes. Le Ministre de l'Intérieur a attribué ce faible taux de participation à la pandémie de COVID-19 et aux "conditions politiques" en citant les manifestations anti-gouvernementales massives de novembre 2019. Le second tour des élections, qui était prévu pour le 17 avril, a été reporté au 11 septembre en raison de la pandémie de COVID-19.

Note 1 :
Bien que les partis politiques existent, ils ne sont pas actifs. Les "conservateurs" (souvent appelés principalistes ou fondamentalistes) et les "réformistes" sont généralement considérés comme les principales forces politiques. Les réformistes sont favorables à l'élargissement des libertés sociales et à la coopération avec l'Occident.

Note 2 :
La Coalition universelle des réformistes ("Liste de l'espoir") a remporté quelque 120 sièges lors des élections de 2016. Elle était composée de conservateurs modérés qui avaient soutenu l'accord nucléaire de 2015.