Les premières élections qui ont eu lieu après le référendum non contraignant sur l'indépendance du Kurdistan (septembre 2017) et la victoire annoncée du pays sur l'Etat islamique (décembre 2017) ont conduit à un parlement fragmenté. La coalition Saeroun lil-Islah (Marche pour la réforme) de l'ecclésiastique Moqtada al-Sadr (comprenant le Mouvement sadriste et le Parti communiste iraquien) est restée le plus grand bloc avec 54 sièges au Conseil des représentants de l'Iraq, qui compte 329 membres (voir note 1). La coalition a fait campagne autour d'un programme prônant la lutte contre la corruption et s'est opposée à l'ingérence étrangère en Iraq. Un long recomptage manuel, achevé le 9 août (voir note 2), n'a pas modifié les résultats dans leur ensemble. La coalition Al-Fatih (Conquête) (voir note 3), dirigée par M. Hadi al-Amiri, reste la deuxième force avec 48 sièges. L'alliance Al-Nasr (Victoire) du Premier ministre Haider al-Abadi en a remporté 42, tandis que la coalition de l'Etat de droit, dirigée par l'ancien Premier ministre Nuri al-Maliki, a obtenu 25 sièges, tout comme le Parti démocratique kurde de M. Nechervan Barzani.

Après de longs pourparlers de coalition, le 2 octobre, le Conseil des Représentants a élu M. Barham Salih de l'Union patriotique du Kurdistan (PUK) à la présidence du pays. Ce dernier a nommé M. Adil Abd Al-Mahdi (indépendant, chiite) nouveau Premier ministre. Cette nomination était soutenue par les principaux blocs chiites : la coalition Saeroun de M. Sadr, l'alliance Nasr de l'ancien Premier ministre al-Abadi et la coalition Al-Fatih. Le Gouverneur d'Anbar, Mohammad El-Halbosi, soutenu par l'alliance de l'Axe national (voir note 4), est devenu le Président du Conseil des Représentants.

Note 1 :
Le nombre statutaire des membres est passé de 328 à 329 en raison d'un siège supplémentaire réservé à un membre issu d'une minorité à Wasit.

Note 2 :
La commission électorale a invalidé les résultats provenant de plus de 1 000 bureaux de vote. Le 6 juin, le Conseil des Représentants sortant a adopté une résolution demandant un nouveau dépouillement des votes obtenus lors des élections de mai. La commission électorale a contesté la décision du Parlement. Toutefois, la Cour suprême a ordonné un dépouillement manuel partiel. Le 10 juin, un entrepôt de stockage des urnes à Bagdad a pris feu. Le dépouillement s'est néanmoins poursuivi. Le 19 août, la Cour suprême fédérale a ratifié les résultats définitifs des récentes élections législatives, ouvrant ainsi la voie à la convocation du Parlement nouvellement élu le 3 septembre.

Note 3 :
La coalition Al-Fatih est associée au groupe de milices chiites, les Forces de mobilisation populaire. Le groupe a combattu aux côtés des forces de sécurité contre le soi-disant Etat islamique.

Note 4 :
L'alliance de l'Axe national comprend la coalition Al-Qararar Al-Iraqi (Décision irakienne) dirigée par le Vice-Président Osama al-Nujaifi et son frère Atheel, le Vice-Président Ayad Allawi Al Wataniya et l'ancien Président du Parlement irakien Saleem al-Jabouri.