Le Parti démocratique des Maldives (MDP) de l'ancien Président Mohamed Nasheed a remporté une majorité absolue, obtenant 65 sièges au sein du Majlis du Peuple, qui compte 87 membres (voir note 1). M. Nasheed est le premier ancien Président des Maldives à être élu au rang de parlementaire. Il a également été élu à la présidence du nouveau Parlement.

Pendant la campagne électorale, le MDP a promis des réformes, notamment l'introduction, pour la première fois dans le pays, d'un impôt sur le revenu et d'un salaire minimum. Il s'est en outre engagé à examiner les accords conclus avec la Chine, sous l'ancien Président Abdulla Yameen, qui pourraient, selon le MDP, entraîner une dette de 3 milliards de dollars américains envers la partie chinoise.

Les élections de 2019 ont été les premières à se tenir sous le Président Solih (MDP), élu en septembre 2018 (voir note 2) face à M. Yameen. Elles ont suivi les troubles politiques qui ont commencé en mars 2017, déclenchés initialement par une motion de censure contre le Président du Parlement. En conséquence, 12 parlementaires avaient perdu leur mandat, puis la majorité d'entre eux avaient été arrêtés. Ils ont été réintégrés par la Cour suprême en octobre 2018 (voir note 3).

Note 1 :
Le nombre statutaire de parlementaires est passé de 85 à 87 en raison d'une croissance démographique.

Note 2 :
Les quatre partis de la coalition qui avaient soutenu M. Solih lors de l'élection présidentielle de 2018 se sont présentés séparément en 2019, une fois que le MDP avait décidé de faire cavalier seul. Le Parti Jumhooree (Parti républicain, JP) s'est allié au Parti progressiste des Maldives (PPM) et au Congrès national du peuple (PNC) dirigé par l'ancien Président Yameen (qui ne s'était pas présenté à l'élection de 2019). Ils ont remporté 13 sièges au total en 2019, ayant dédié leur campagne à un programme nationaliste et religieux.

Note 3 :
En mars 2017, plusieurs membres du PPM du Président Yameen ont rejoint l'opposition en vue d'évincer le Président du Parlement Abdulla Maseeh Mohamed (PPM). La Cour suprême a estimé que, conformément à la loi anti-défection, ils perdaient leur siège. Bien qu'une nouvelle motion de censure fût prévue pour juillet, les portes du Parlement ont été cadenassées par les militaires et les parlementaires ont été empêchés d'y entrer. Au total, 12 parlementaires ont perdu leur siège suite à l'arrêt de la Cour suprême et neuf membres de l'opposition du MDP et du JP ont été arrêtés.

En février 2018, la Cour suprême a annulé l'arrêt de juillet 2017. Le Gouvernement l’a accusée d'avoir tenté d'évincer le Président Yameen. Celui-ci a alors déclaré l'état d'urgence. Peu de temps après, des militaires ont encerclé le bâtiment du parlement et barré l'entrée. En juillet, la Cour suprême a annulé l'arrêt pour réintégrer les 12 parlementaires et a annoncé que des décisions distinctes devraient être prises pour déterminer si les parlementaires perdaient leur siège.

L'élection présidentielle s'est tenue en septembre 2018 dans un contexte de confrontation entre le Gouvernement et l'opposition. Après la victoire de M. Solih, en octobre, la Cour suprême a suspendu la peine de 13 ans d'emprisonnement pour terrorisme de l'ancien Président Nasheed, qui se trouvait en exil, et a réintégré les 12 parlementaires. M. Nasheed est rentré au pays en novembre après trois ans d'exil environ. En novembre, le Parlement a élu le dirigeant du JP Qasim Ibrahim à sa présidence et abrogé la loi anti-défection. Fin novembre, la Cour suprême a officiellement annulé les accusations visant M. Nasheed, déclarant que les procureurs n'avaient fourni aucune preuve de sa culpabilité.