Les élections anticipées de 2020 ont fragmenté la composition du Parlement, neuf partis (contre six précédemment) ayant fait leur entrée au Congrès de la République, qui compte 130 membres. Seuls deux d'entre eux - Action populaire et Alliance pour le progrès - ont remporté plus de 20 sièges. Le principal parti de la précédente législature, Force populaire (voir note 1), a vu sa part de sièges réduite de 73 à 15. Le nouveau Parlement, convoqué le 16 mars, achèvera le mandat de cinq ans du Parlement précédent, qui avait été élu en avril 2016. Le 29 mai, le Congrès a exprimé sa confiance à l'égard du nouveau Gouvernement dirigé par le Premier ministre Vicente Zeballos, avec le soutien de la plupart des membres de six partis parlementaires (voir note 2).

Les élections anticipées ont eu lieu après que le Président et le Congrès se soient trouvés dans une impasse. En mars 2018, M. Martín Vizcarra a succédé au Président Pedro Pablo Kuczynski, qui avait démissionné en raison d'allégations de corruption. Le nouveau Président a annoncé des mesures anti-corruption, mais le Congrès contrôlé par Force populaire a bloqué à plusieurs reprises le vote concernant les plans de réforme du Président. Le 28 juillet 2019, le Président Vizcarra a présenté au Congrès une réforme visant à avancer les élections générales d'un an, soit à juillet 2020 au lieu de 2021, faisant valoir que le pays avait besoin d'un nouveau départ. Le 26 septembre, le Congrès a mis en suspens la proposition du Président. Le lendemain, le Président a demandé un vote de confiance, mais le Congrès l'a rejeté. Le 30 septembre, le Président Vizcarra a dissous le Congrès et a convoqué des élections législatives anticipées pour le 26 janvier 2020. Le 3 octobre, le Président a nommé un Gouvernement dirigé par l'ancien ministre de la justice, M. Zeballos. Bien que le Président du Parlement, Pedro Olaechea, ait déposé une plainte auprès de la Cour constitutionnelle contre la dissolution du Congrès, le 15 janvier 2020, la Cour a statué en faveur du Président.

Note 1 :
La dirigeante du parti, Mme Keiko Fujimori (fille de l'ancien Président Alberto Fujimori), est accusée d'avoir reçu un financement illicite du parti pour sa campagne électorale infructueuse lors de l'élection présidentielle de 2011. Bien qu'elle ait été libérée de sa détention préventive en novembre 2019, elle a été à nouveau placée en détention peu après les élections de 2020.

Note 2 :
Au total, 89 membres d'Action populaire, de l'Alliance pour le progrès, du Front populaire agricole (FRERAP), du Parti démocratique "Nous sommes le Pérou", de Podemos Perú et du Parti pourpre ont voté en faveur du nouveau Gouvernement.