La Table de l'unité démocratique (MUD) de centre-droit a remporté un peu plus de deux tiers (voir note 1) des 167 sièges que compte l'Assemblée nationale, devançant le Parti socialiste uni du Venezuela (PSUV), à la tête d'un gouvernement de gauche depuis 1999. Les élections se sont déroulées sur fond de crise économique, avec un taux d'inflation atteignant près de 160 %. Pendant la campagne électorale, le PSUV a mis en avant le bilan du gouvernement. Quant au MUD, il a promis de mettre fin aux nationalisations et d'encourager l'investissement étranger.

Les élections législatives de 2015 étaient les premières depuis la disparition de l'ancien Président de la République Hugo Chávez en mars 2013. Le Vice-Président Nicolás Maduro lui a officiellement succédé un mois plus tard, après une courte victoire face à M. Henrique Capriles (MUD) lors des élections présidentielles anticipées. La loi sur la parité a été appliquée pour la première fois à l'occasion des élections de 2015 (voir note 2). Néanmoins, seules 24 femmes (14,37 %) ont été élues en 2015, contre 28 sur 165 membres (16,97 %) en 2010, la loi étant entrée en vigueur en juin 2015 après que plusieurs partis eurent terminé leurs primaires internes en vue des élections de 2015.

Note 1 :
Le MUD a remporté 109 sièges. Par ailleurs, trois représentants des populations autochtones se sont alliés au MUD, ce qui porte à 112 le nombre de ses sièges. Le MUD a été créé par 11 partis d'opposition avant les élections législatives de 2010. Sa direction regroupe plusieurs personnalités de l'opposition, dont M. Capriles (Gouverneur de Miranda), M. Antonio Ledezma (maire de Caracas, arrêté en février 2015 pour avoir ourdi un complot présumé contre le Président Maduro), Mme María Corina Machado (ancienne parlementaire inculpée en décembre 2014 pour avoir fomenté une tentative d'assassinat présumée contre le Président) et M. Leopoldo López (leader de l'opposition, emprisonné en 2014 pour incitation à la violence). L'épouse de M. López, Mme Lilian Tintori, est devenue une figure de proue de la campagne électorale du MUD pour les élections de 2015.

Note 2 :
Dans les deux systèmes (scrutin majoritaire et scrutin proportionnel), la liste des candidats titulaires et de leurs suppléants doit respecter un quota de 50 % selon le système dit « zébré » (alternance entre hommes et femmes). Lorsqu'un parti ne peut assurer la parité, la proportion de ses candidats de chaque sexe ne peut être inférieure à 40 % ou supérieure à 60 %. Néanmoins, la loi est entrée en vigueur en juin 2015, après que plusieurs partis eurent terminé leurs primaires internes en vue des élections de 2015.